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Libqual. Plaisir d’offrir, joie de recevoir
Intéressante discussion sur la liste de diffusion américaine de Libqual. Moins futile qu’elle ne paraît.
En ce début d’année, les universités participantes préparent la passation de l’enquête, une des questions récurrentes (aux États-Unis mais aussi en France) est celle des lots offerts, par tirage au sort, aux répondants. La question des lots n’est pas anodine car elle se heurte à de fortes oppositions aussi bien à l’intérieur des bibliothèques qu’à l’extérieur. Manifestation du libéralisme le plus total pour certains, infantilisation du public étudiant pour d’autres, les prix à gagner ou les rétributions restent l’un des meilleurs moyens pour capter l’attention des usagers déjà hyper-sollicités par ailleurs.
Que perçoit-on dans la discussion sur la liste américaine ? Un léger glissement.
Les lots usuels sont encore les plus proposés : chèques-cadeaux pour la librairie de l’université, Amazon ou un magasin de produits culturels, gadgets high-tech (netbook, lecteur Mp3, smartphone, écran LCD), on voit même apparaître des readers (Kindle ou Sony) comme prix potentiels. Mais on sent un changement d’approche.
D’une part, parce que le taux d’équipement en produits high-tech n’a cessé d’augmenter ces dernières années, les étudiants disposent de plus en plus souvent d’un lecteur MP3 et d’un ordinateur portable. D’autre part, parce qu’il devient très courant de voir des enquêtes proposées ce genre de lots, ils ne surprennent plus autant, n’attirent plus l’attention des étudiants comme avant
De nouveaux prix sont proposés, timidement certes, mais moins bling-bling que le high-tech, peut-être plus en adéquation avec les besoins du public.
Les bibliothèques de la Vanderbilt University ont proposé, pour chaque questionnaire rempli, le versement d’une somme à une banque alimentaire locale. Ce procédé, lier une questionnaire de satisfaction à une œuvre caritative, existe depuis déjà quelques années, mais c’est la première fois, à ma connaissance, qu’il est employé en bibliothèque. Ils ont également voulu proposer des cartes de photocopies gratuites mais se sont heurtés à un casse-tête juridique.
Les bibliothèques de University of Alaska Anchorage ont éveillé l’intérêt des étudiants en offrant une carte de parking (professionnel, je suppose) gratuite, sésame précieux lorsque les parkings ouverts aux étudiants sont surchargés.
Les exemples de ce type sont encore peu nombreux mais on peut facilement en imaginer d’autres : collaboration avec une ONG, extension temporaire des droits de prêt, emprunt autorisé des usuels, place réservée, coupe-file. Même si ces prix remettent en question l’égalité de traitement dans les bibliothèques, ce sont peut-être des pistes à explorer.
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